Il est répandu d’entendre dire que partir en voyage spirituel à La Mecque avec des dettes est invalide. Mais cette parole diffusée ne se base pourtant pas sur des avis juridiques de savants. Cela s’est plutôt forgé en raison des opinions des gens qu’ils ont sur le sujet. Et la subjectivité n’a pas de place en Islam, mais seuls les textes religieux font autorité. La réponse à la question de la validité des rites avec des dettes doit provenir des érudits. En se basant sur l’avis de savants, nous pouvons donner plus de détails sur cette question. Voyons donc ce qu’il en est vraiment du fait d’avoir des dettes et de visiter la Maison d’Allah.
Le caractère valide du rituel islamique avec des dettes
Partir au Haram en ayant des dettes est valide. C’est ce qui a été mentionné par Cheikh Ibn Baz. En effet, aucun texte religieux ne mentionne l’annulation de cette adoration par les dettes. Il n’y a donc aucune interdiction pour le pèlerin qui doit de l’argent de partir à Mekka accomplir les rites. Il ne devra pas non plus faire d’acte compensatoire ou prononcer de parole quelconque. Rien de tout cela n’est venu dans la sounnah. Au contraire, le pèlerin endetté devra faire exactement les mêmes actes que les pèlerins qui sont exempts de dettes. Il y a donc une grande flexibilité qui a été accordée dans cette adoration. De fait, elle ne peut être empêchée pour une raison économique.
Le devoir de rembourser sa dette au retour du Haram
Il incombe à celui qui a accompli les rites, bien qu’ayant contracté une dette, de la rembourser à son retour. Il devra donc bien veiller à mettre de l’argent de côté à destination de son créditeur. En effet, il doit à présent faire le maximum pour honorer sa dette.
La recommandation faite au débiteur de rembourser en premier
Même si avoir contracté un emprunt n’annule pas les manasiks, il est tout de même recommandé de rembourser d’abord. C’est donc préférable de s’acquitter de son devoir envers son créditeur avant d’effectuer ce voyage en Arabie Saoudite. Il est certain que lorsqu’on paye un tel voyage on dépense une somme d’argent relativement importante. Dédier cet argent au remboursement de sa dette est donc louable. Et si la somme versée n’est pas suffisante, on en aura déjà versé au moins une partie. De plus, si le créditeur apprenait que vous êtes partis sans le rembourser, cela pourrait vous causer du tort. Il convient donc plus de rembourser ses dettes avant d’accomplir les rites de l’Islam.
Avoir un créancier généreux
Il se peut qu’un créancier vous autorise à partir malgré votre dette. Il est possible qu’il vous fasse savoir qu’il n’est pas pressé et qu’il a le temps pour récupérer son argent. Dans ce cas, vous pourriez partir plus sereinement d’un commun accord. Et cela est préférable pour la personne endettée qui tient à partir malgré son emprunt.
Avoir un créancier qui fixe un délai
Cheikh Al-Albani a parlé au sujet de la dette fixée dans le temps par rapport au voyage spirituel en Terre Sainte. Son propos est dans le cas où l’endetté fait face à un créancier qui insiste et n’accorde aucun délai supplémentaire. Le cheikh a ainsi dit que si le délai expire au cours du voyage, il n’est alors pas permis de partir. Rester devient donc une obligation. L’homme ou la femme doivent donc régler leurs dettes avant de pouvoir projeter leur futur voyage.
Être endetté et faire les rites avec l’argent d’un autre
Si une personne endettée se voit offrir le voyage à Mekka, alors aucun reproche ne peut lui être fait d’accepter. En effet, ce cadeau honorant ne nuit en rien à son débiteur. Il s’agit là d’argent provenant d’une tierce personne qui n’a aucun rapport avec la dette. On ne doit donc faire aucun reproche à cette catégorie-là de pèlerin qui doit de l’argent.
A-t-on le droit d’emprunter de l’argent pour réaliser ce voyage religieux ?
Il faut savoir que la règle dans l’Islam est que l’on ne doit pas se contraindre à une chose difficile. Cela est le cas de la personne voulant emprunter de l’argent pour les manasiks sans garantie de le restituer facilement. Si on a donc pas de plan défini pour pouvoir rendre l’argent emprunté, mieux vaut délaisser. La personne n’est en rien blâmable de ne pas partir. Cela, car dans le cas d’un départ, ça entraînerait un tort au débiteur. De plus, cela la mettrait elle-même dans la gêne. Et Allah n’impose aucune gêne dans Sa religion.
Rappel sur la gravité des dettes en Islam
Un hadith authentique a été rapporté au sujet des dettes. Le Messager d’Allah, qu’Allah prie sur lui et le salue, a dit :
« Par Celui qui tient mon âme dans sa main ! Si un homme était tué dans le chemin d’Allah, puis qu’il était rendu vivant, puis qu’il était tué. Puis qu’il était rendu vivant, puis qu’il était tué en ayant sur lui une dette, il ne rentrerait pas au Paradis jusqu’à ce qu’il ne se soit acquitté de sa dette. »
Le Prophète, qu’Allah prie sur lui et le salue, demandait à Allah Sa protection contre les dettes. Et celui qui est criblé de dettes peut dire l’invocation suivante extraite de l’authentique de At-Tirmidhi :
« Ô Allah ! Permets-moi de me contenter du licite sans avoir recours à l’illicite. Et enrichis-moi par Ta grâce pour me passer de tout autre que Toi. »